Archives de Mai 2011

Mile End of the Time

Je dois faire une confession: bien que je fasse de l’accès aux arts et la culture – ça va sembler prétentieux dit comme cela, mais allons-y – mon cheval de bataille et par conséquent, ne rate pas une occasion de faire la promotion des évènements qui agissent en ce sens, (trop) occasionnelles sont les fois où j’y participe. Pour toutes sortes de raisons, parfois discutables: ménage, magasinage, activités physiques, trop grande sociabilité (ça, c’est mon plus beau problème)… et le temps d’un weekend.
Quoi qu’il en soit, je n’ai que rarement le temps de mes ambitions, surtout et malheureusement en ce qui a trait à mes activités culturelles. Toujours l’impression de ne pas en voir assez et de peut-être manquer quelque chose. D’ailleurs, l’offre culturelle, notamment à Montréal, est excessivement généreuse. Imaginez; je travaille dans le culturel et je n’ai pas assez de mes quatre yeux & oreilles pour me rassasier l’esprit! Il faut tout de même prendre le temps de digérer! Une offre trop abondante qui, selon moi, doit en décourager plus d’un lorsque vient le temps de disons, choisir un livre, découvrir un artiste de la scène locale, aller au théâtre. Le journaliste Steve Proulx explique parfaitement a situation dans l’une de ses chroniques.

Bon, ceci étant dit, les ateliers portes ouvertes du Mile End (A.P.O). Voyez, ça je ne pouvais pas manquer.

Une brillante initiative qui en est déjà à sa 3e édition. L’idée étant de rapprocher les artistes du Centre Clark avec les citoyens, puisqu’ils sont nombreux à bosser dans ce quartier. Apparemment, le Mile-End est le quartier qui connaît la plus forte concentration d’artistes au Canada. Indeed. C’est donc la moindre des choses que de faire leur connaissance.

Je suis donc allée à la rencontre de ces artistes cet après-midi, en compagnie de deux amis. La première impression que j’ai eu en entrant dans le 5455 Gaspé était, étrangement, liée à de la timidité. Pourquoi? Bien parce qu’on entre directement dans la bulle des artistes, dans leur intimité, dans des endroits où normalement ils ne reçoivent personne alors ils peuvent bien laisser traîner quelques bouteilles de bières et mégots de cigarettes…
Mais la timidité laisse vite place à la curiosité, devant le nombre impressionnants des ateliers (au moins une trentaine d’artistes participants juste au 5455) à visiter. Curiosité qui s’accroît au fil des rencontres avec les artistes, généralement accueillants, et leur travail, à la fois surprenant, ambitieux, parfois décevant, mais unique, d’un mur à l’autre.

Up with APO

Autre constat (une remarque qui vient d’abord de Marcel): rares sont les projets actuels qui font dans la « joie de vivre». La plupart des oeuvres semblent en effet réfléter ce qui devait nous arriver hier: la fin du monde… Si l’art est le reflet de notre société, force est de constater qu’elle a mal, très mal.

Coups de coeur?

Bien aimé le travail du photographe Sébastien Lapointe. Surtout ses photographies de pochettes de vinyles, que j’avais déjà vues au Bily Kun (accrochées au dessus des divans).

Mon autre coup de coeur va à tous les artistes qui ont pris la peine d’endimancher leur travail pour nous, qui ont affiché un sourire et pris le temps de répondre aux interrogations des visiteurs. Je suis persuadé que la plupart des gens ont été surpris de constater qu’autant d’artistes travaillaient au même endroit (comme dans une tour à bureau), en même temps, seuls, dans de petites bulles que sont leurs ateliers tout plein d’instruments, de couleurs, de toiles et de matériaux plastiques.

Bref, des gens franchement inspirants, dans un quartier près de chez-vous.

20110522-195155.jpg

Poster un commentaire